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FAREWELL AUSTRALIA !

Départ de Perth, West Australia
30 septembre 2010

Arrivés à Brisbane sur la côte est le 26 novembre 2009, nous repartons de Perth sur la côte sud-ouest le 30 septembre 2010; notre périple australien aura donc duré 10 mois. Nous aurons parcouru un peu plus de 25 000 km et visité les 7 états : Queensland, New South Whales, Victoria, Tasmania, South Australia, Northen Territories et West Australia.

À la question classique mais toujours difficile à répondre… Quel a été votre coup de cœur ? Nous répondons, le «Red Center». Le centre du pays est sans contredit la région qui nous a le plus émerveillés. Bien sûr les paysages côtiers et la mer sont superbes mais, pour nous, le plus dépaysant et le plus exceptionnel a été le désert. Les couleurs du désert sont magnifiques et c’est impressionnant d’y constater qu’il règne autant de vie dans un environnement aussi aride et isolé. Les gorges, les canyons et les singulières formations rocheuses du désert nous ont offert des panoramas grandioses.

La faune australienne nous a aussi enchantés ! Quel plaisir que d’observer dans la nature les kangourous, les wallabies, les koalas, les wombats, les perroquets multicolores, les échidnés et les diables de Tasmanie pour ne nommer que ceux-là !

La flore du pays nous en a aussi mis plein la vue. Nous avons notamment découvert une grande diversité d’eucalyptus, des arbres magnifiques qui peuvent vivre et survivre dans des conditions très difficiles. Avec, en final, les fleurs sauvages de West Australia, nos yeux ont été comblés !

Enfin, il faut souligner l’accueil exceptionnel que nous avons reçu des australiens. Avec leurs «no worries», leurs «gooday mate» et leurs «lovely», ils ont rendu notre séjour des plus agréables et facile.

À tous ceux qui pensent à voyager en Australie, nous les encourageons fortement à le faire. C’est bien sûr un grand pays, les distances sont grandes entre certains points d’intérêt, il faut donc bien planifier son voyage et ne pas hésiter à voler entre certaines villes. Nous avons adoré la formule du voyage en motorisé et nous vous la recommandons sans hésiter car il y a plein d’opportunités de camping sauvage dans des lieux superbes.

Farewell Australia !

Namaste Népal !

Le Sud-Ouest (West Australia)

Kangaroo Paw, la fleur emblème de West Australia
15 au 25 septembre 2010

La pointe sud-ouest de l'Australie occidentale a beaucoup à offrir aux visiteurs du côté «nature» : de fameux vignobles, notamment ceux de Margaret River, des caps vertigineux, des dunes et des plages innombrables, des forêts d'eucalyptus géants, des baleines à bosse et dauphins qui s'ébattent joyeusement, des vagues de surf gigantesques et, bien sûr, des milliers de fleurs sauvages partout, partout, partout !

Margaret River, à 280km au sud de Perth, est réputée être une des meilleures régions vinicoles d'Australie. C'est le printemps, les vignes commencent à se réveiller. Nous achetons bien quelques bouteilles mais pour le moment, les fleurs sauvages et les grands arbres captivent plus notre attention.

Avant d'atteindre les forêts géantes du sud, la pointe de la côte ouest nous offre de spectaculaires paysages : bords de mer sauvages, longues plages désertes et vagues de surf classées parmi les meilleures au monde. Les caps Naturaliste et Leeuwin dotés chacun d'un grand phare blanc nous donnerons l'opportunité de faire de belles balades sur de sentiers bordés d'une quantité et d'une variété incroyable de fleurs sauvages : l'art de faire en 2 hres...1km de rando et 350 photos ! Fait à noter... on qualifie ici de « mauvaise herbe » toute plante qui n'est pas originaire d'Australie; dans les parcs, on tente de s'en débarrasser car elles ont tendance à envahir le territoire et à déloger les plantes de souche australienne. Dommage pour le coup d'oeil car plusieurs sont magnifiques, notamment « l'arum lily » qu'on retrouve en grande quantité dans les champs et les sous-bois; elles sont souvent originaires d'Europe ou d'Afrique du sud, mêlées au fourrage qu'on transportait pour les animaux dans les bateaux.

C'est en bordure de la côte sud, qu'on retrouve les grandes forêts d'eucalyptus géants. Les eucalyptus « karris » sont les 3e plus grands arbres au monde; ils peuvent atteindre 85 m de haut. Droits comme des flèches, ils montent vers le ciel et seule leur canopée est couverte de feuilles; leur tronc lisse d'un beau gris pâle les distinguent vraiment dans la forêt. Les eucalyptus rouges ou «  tingles » quant à eux atteignent aussi des hauteurs impressionnantes mais ils sont surtout remarquables par la base élargie de leur tronc qui atteint jusqu'à 16 m de circonférence et qui est souvent percée de cavités, parfois de bord en bord et sur plusieurs mètres de haut, sans affecter la santé de l'arbre. Curiosité du coin : la « Tree top walk », une passerelle de 600 m de longueur qui nous permet de monter progressivement du fond de la « Vallée des géants » jusqu'à la canopée des tingles. Atteignant 40 m à son point le plus élevé, elle offre une vue époustouflante. Véritable prouesse technique, cette passerelle se balance légèrement avec la brise, comme les feuilles des arbres.

En bord de mer, il s'agit de scruter l'horizon pour voir le souffle et les acrobaties d'une baleine à bosse ou voir un dauphin surfer les vagues. C'est la saison de migration des baleines, il y en a en grande quantité; c'est d'ailleurs un attrait touristique bien exploité sur toute la côte ouest australienne.

Chaque soir, nous dormons dans des campings presque déserts de parcs nationaux; c'est vrai que nous sommes hors saison ici et que c'est encore un peu frais. Dans 3 mois, ce sera Noël et les vacances scolaires, les plages seront bondées nous dit-on. Pour le moment, seul le chant des oiseaux nous réveille le matin et n'eut été de notre départ imminent, nous aurions passé plus de temps dans ce coin de pays. Cela aura été un tour rapide du sud de l'Australie occidentale mais nous sommes quand même bien heureux d'avoir pu l'explorer un peu, nous en garderons de merveilleux souvenirs.

Nous retournons à Perth par l'intérieur des terres; nous y découvrons un paysage pastoral qu'on n'avait pas vu depuis longtemps : des moutons et des vaches qui broutent de l'herbe bien verte, des grands champs de canola tout jaunes et de petites localités peu peuplées et éloignées les unes des autres.

Perth (West Australia)

2 au 15 septembre 2010

YÉ !!! Aussitôt arrivé, aussitôt vendu !!! Nous vendons notre motorisé Kea au premier acheteur avec qui nous avions rendez-vous à Perth. Sans vouloir minimiser les talents de vendeur de Réal, il faut dire qu'il était en parfait état, que nous l'avions bien bichonné, chaussé de pneus neufs etc. L'heureux acheteur se prénomme Claire. Elle s'apprête à prendre sa retraite et à partir découvrir le pays comme nous l'avons fait. Elle part seule mais sa fille et sa famille viendront la rejoindre ici et là au gré des vacances scolaires. Nous sommes bien heureux que cela se soit fait si rapidement, nous pouvons donc profiter du mois de septembre pour visiter Perth et le sud-ouest australien puisque nous ne lui livrons notre motorisé que 2 jours avant notre vol pour le Népal. Nous passons quelques jours à Perth pour faire des achats et aussi terminer les vaccins requis pour l'Asie (nombreux et $$$).

Perth, capitale de West Australia, compte 1,4 million d'habitants. Les premiers bagnards (qui construisirent les bâtiments publics et routes) et colons arrivèrent à Perth en 1829 mais ce n'est qu'avec la ruée vers l'or de 1890 que Perth prit véritablement son essor. Située à l'embouchure de la rivière Swan sur la côte de l'Océan Indien, Perth jouit d'un climat agréable, de jolies plages et de nombreux parcs et espaces verts qui lui confèrent une ambiance décontractée. Une architecture moderne où les gratte-ciel côtoient les bâtiments plus anciens (150 ans !), nous offre un joli coup d'oeil. Isolée du reste de l'Australie (Melbourne, 4,4 m hab., sa voisine est à 3425 km à l'est !), Perth a conservé un fort sentiment identitaire qui se manifeste à chaque fois qu'ils se sentent offensés par les États de l'est ou par le gouvernement fédéral (ça nous rappelle quelque chose... !!!).

Prospère et dynamique, Perth est une capitale moderne où il fait bon vivre. Le reste de l'Australie l'envie mais son isolement empêche plus d'un d'y venir s'y installer. Le joyau de Perth est sans contredit son jardin botanique qui s'étend sur plus de 4 km2, King's Park. Nous avons la chance d'y être au meilleur temps de l'année pour y admirer les magnifiques fleurs sauvages de West Australia. Quel spenctacle ! La nature est à son summum ici au printemps car en été, il fait très chaud et il ne pleut pas.

Particularité à souligner, les transports en commun au centre-ville (10 km2) sont gratuits. Le résultat est visible... beaucoup moins de circulation automobile et moins de bruit; plusieurs rues commerciales sont piétonnières et il est très agréable d'y déambuler. Après quelques achats en ville en préparation de notre prochain périple en Asie, nous prenons la direction sud-ouest pour découvrir les grandes forêts du sud de l'État.

Pinnacles National Park (West Australia)

31 août au 2 septembre 2010

Depuis quelques jours, le vert est réapparu ! Des champs en culture, du gazon et même des bananeraies ! Il y avait bien longtemps qu’on n’avait pas vu autant de verdure, cela ne nous manquait pas mais c’est remarquable dans le paysage !!! Le long de la mer toutefois, ce sont encore des immenses dunes de sable blanc sur des km et des km.


Après avoir vu réapparaître cette verdure nous croyions en avoir fini avec le désert et la terre orange et bien non ! West Australia nous réserve encore une belle surprise, les Pinnacles ! À 250 km au nord de Perth, ce parc national nous offre un paysage surnaturel : un désert de sable blond hérissé de milliers de formations calcaires, des pics dressés vers le ciel, certains atteignant plus de 5 mètres de haut. Les géologues ne s’entendent pas sur l’origine de ces pics; la théorie à l’effet qu’il s’agisse d’une ancienne forêt recouverte par les dunes qui s’est calcifiée puis redécouverte par le vent et l’érosion, est celle qui nous semble la plus plausible mais le mystère demeure… Nous y passons une belle journée à nous balader dans ce paysage lunaire, à prendre des centaines de photos, chaque pas apportant un angle différent…


Ce sera notre avant-dernier arrêt avant Perth puisque ce soir-là nous avons dormi sur les terrains d’un monastère, à New Norcia où des moines bénédictins espagnols se sont installés en 1846 pour prêcher le christianisme aux aborigènes. Les bâtiments du monastère, richement ornés de style espagnol, surgissent étrangement du bush australien et forment un ensemble plutôt unique. Toujours actif, le monastère se double d’une entreprise lucrative de fabrication de pains et de denrées appréciées par les gourmets. À 132 km au nord de Perth, New Norcia est une destination touristique recherchée.


Nous arrivons donc à Perth, le 2 septembre, tel que prévu un mois avant notre départ pour le Népal. Il faut s’occuper de vendre le motorisé et aussi faire nos bagages… S’il nous reste du temps, nous irons faire un tour au sud de Perth.

Ningaloo National Park (Western Australia)

Un superbe poisson perroquet à Ningaloo, environ  70 cm long !

12 au 20 août 2010

Robyn et Dennis, les amis qui nous ont amenés dans les Bungles Bungles nous disent par courriel qu’il fait bon à Ningaloo NP, 500 km au sud de Karratha alors nous nous risquons à poursuivre notre route vers le au sud. Il faut aussi dire que Ningaloo National Park est un véritable icône de West Australia, nous en entendons parler depuis longtemps, nous avons hâte d’y être.
En effet, ce parc marin qui couvre plus de 250 km de littoral doit sa popularité à sa barrière de corail qui, par endroit, n’est qu’à 100 m de la rive. De très beaux sites de snorkeling, une mer turquoise qui nous rappelle les Fidji et la Nouvelle-Calédonie, des plages de sable fin à perte de vue… Ningaloo est à la hauteur de sa réputation ! Nous y passerons une très belle semaine, heureux de retrouver nos masques et palmes… et les poissons tropicaux !

Karratha-Dampier, région du Pilbara (Western Australia)

On croise beaucoup de ¨road train¨...
Celui-ci a 3 remorques, certains en ont même 4 !
15 au 27 juillet 2010

Karratha et Dampier, deux villes jumelles à 25 km l’une de l’autre, doivent leur existence aux industries et entreprises reliées aux ressources naturelles de la région, principalement le fer, le sel et le gaz. Leur développement date de la fin des années ’60 alors que des mégaprojets miniers et d’exploitation de gaz naturel à partir de plateformes en mer ont vu le jour. Aujourd’hui les industries de la région fournissent plus de 40% de la production de gaz d’Australie en plus d’en exporter de grandes quantités dans toute l’Asie pacifique. Nous avons eu l’occasion de visiter l’excellent centre d’information de la ¨North West Shelf Venture¨ qui réussit le tour de force de nous expliquer comment s’effectue l’extraction, le transport puis la transformation du gaz naturel de la région ! Très instructif et impressionnant !

 
Après ce ¨bain¨ industriel, nous décidons de retourner dans la nature sauvage, toujours sur le bord de l’Océan indien, à environ 50 km au sud de Karratha à Cleaverville Beach… rien d’une ville mais toute une plage ! On y retrouve quelques dizaines de caravanes et motorisés échelonnés sur plusieurs km de plage. Nous y resterons 2 semaines… grandes marches sur la plage, baignade, lecture… on travaille (!) sur les photos et vidéos, des vacances dans le voyage !

Karijini National Park (West Australia)

Dales Gorge, Karijini National Park
7 au 14 juillet 2010

Un arrêt à Port Headland sur le bord de la mer pour nous avitailler nous permet de découvrir cette ville industrielle aux bâtiments en tôle ondulée si caractéristiques de l'outback australien. La ville est recouverte par une fine couche de poussière orange provenant des montagnes de minerai de fer qui transitent par son port. C'est le premier port d'exportation de ce minerai en Australie. Ici, pas d'itinérants en ville, tout le monde travaille ! Un va et vient incessant de pick up et de trains routiers sillonne la ville. Le coût de la vie est cher ici mais les salaires sont aussi très bons; on nous dit que la main-d'oeuvre est rare et qu'il faut offrir des salaires alléchants pour attirer les travailleurs hors des grands centres.
Nous voici dans la région du Pilbara, vaste territoire de terre rouge aride, accidenté et riche en minerai de fer. À 250 km à l'intérieur des terres, nous partons à la découverte de Karijini National Park pendant 4 jours. Un superbe sentier de 2 km au fond de l'étroite « Dale Gorge » nous mène de « Circular Pool » à « Fern Pool » en passant par les « Fortescue Falls », de magnifiques endroits pour la baignade mais l'eau y est glaciale, nous nous abstiendrons donc... nous nous reprendrons dans l'océan indien...
Tout au long du sentier au fond de la gorge, nous longeons un ruisseau qui se glisse sur de grandes dalles et qui nous offre une multitude de joyeuses petites cascades qui brillent au soleil. De chaque côté, une végétation luxuriante; les murs verticaux de la gorge sont comme coupés au couteau, une vertigineuse pile de roches plates dans tous les tons d'orangé ! Heureusement, c'est l'hiver et la saison sèche, on peut se balader à loisir dans la gorge. Gare toutefois durant la saison des pluies, les niveaux d'eau peuvent monter très rapidement et surprendre les randonneurs...

Broome et la côte nord-ouest (Western Australia)

 Chameaux sur la plage de Broome au coucher de soleil
24 juin au 6 juillet 2010

C’est avec plaisir que nous retrouvons la mer à Broome sur la côte ouest du pays baignée par l’Océan Indien. Cette mer verte-turquoise est calme à ce temps-ci de l’année; de grandes plages la bordent en plusieurs endroits, certaines ont même plus de 130 km de long.
Broome (14 000 hab.) est un oasis au cœur du désert et au bord de l’océan. À la fin des années 1800, il doit sa fortune à la pêche perlière (récolte de la nacre) puis aux immenses ranchs bovins. Aujourd’hui, l’industrie touristique a remplacé celle de la perle même s’il subsiste quelques fermes perlières.


« En 1879, des plongeurs découvrent au large de Broome les plus riches bancs d’huîtres perlières naturelles de monde. Les armateurs anglais, les scaphandriers japonais et les marchands chinois déferlent. Des centaines d’aborigènes sont kidnappés pour travailler sur les bateaux. Le métier est dangereux, 900 plongeurs et marins perdent la vie. En 1913, le port compte 403 voiliers qui emploient 3 500 hommes. Broome fournit alors 80% de la nacre mondiale, utilisée principalement pour faire des boutons… ! »

Après s’être bien avitaillé et avoir procédé à quelques achats dont de nouvelles batteries de service, nous entreprenons notre descente vers le sud en longeant la côte ouest et l’Océan Indien. Malheureusement, la route, toute droite, est tracée à quelques 10 km de la côte de sorte que nous ne pouvons pas voir la mer; quelques pistes de terre nous y donnent parfois accès mais sans plus. Pour la première fois, nous trouvons le désert monotone… moins de couleur, pas de collines, pas d’arbustes, juste des touffes d’herbe et arbustes ici et là.

Après 450 km de ligne droite, nous tentons notre chance et bifurquons à droite vers la mer sur la piste de terre en direction de la réserve de Cape Keraudren. WOW ! Camping sauvage sur le bord de la mer, 3 autres motorisés seulement, presque seuls au monde sur le bord d’une plage qui fait plusieurs dizaines de km avec, en prime des dunes magnifiques qui nous donnent l’impression d’être en plein désert. Nous calons (!) nos pneus dans le sable et nous y resterons une semaine… de grandes marches sur la plage à marée basse, des excursions dans les dunes, baignades pour se rafraîchir, observation des oiseaux de rivage, lecture, montage photos et vidéos, on ne voit pas le temps passer…
Nous ne sommes pas pressés de descendre trop rapidement au sud, il y fait encore froid (15-20C le jour, 8 C la nuit !), c’est l’hiver au sud !

Bungle Bungle (Purnululu) National Park (West Australia)

17 juin 2010

Bienvenue dans West Australia ! Cet état occupe toute la partie ouest du continent, soit le tiers de l'Australie ou 5 fois la France. Deux millions de personnes y vivent dont 1,5 million à Perth, la capitale tout au sud, au bord de l'Océan Indien. Mis à part cette métropole et la région au sud-ouest rafraîchie par l'océan, Western Australia est un immense désert, rude mais riche en ressources minières (fer, nickel, bauxite), gaz naturel et pétrole. Cet état abrite aussi des immenses «stations» ou ranchs souvent accessibles que par avion tellement ils sont isolés. Le bétail doit être conduit sur des centaines de km avant d'atteindre une route... le «far-west» est encore vivant en Australie !

Sitôt franchie la frontière entre les Northen Territories et West Australia, la végétation change. Pour la première fois, on voit apparaître des baobabs le long des lits de rivière asséchés en apparence mais le sol est gorgé d'eau ce qui explique pourquoi ces gros arbres y sont établis. On se croirait parfois dans une savane africaine !

À peine 300 km plus loin, Western Australia nous offre déjà l'une de ses joyaux, Bungle Bungle National Park ou Purnululu en langue aborigène. Les formations rocheuses de la chaîne de montagne qui traverse le parc sont en forme de ruches, des spectaculaires dômes striés de noir et d'ocre. Dans ce massif de grès, formé il y a 360 millions d'années, la pluie, le vent et les eaux ont creusé et ciselé des centaines de gorges, de canyons et de grottes et ces fameux dômes depuis 20 millions d'années. Tout un spectacle ! Des sentiers de quelques km à travers ces superbes dômes orangés nous mènent ainsi à « Cathedral Gorge » qui porte bien son nom et à « Echidna Chasm », un gouffre tout aussi impressionnant avec ses parois de plus de 200 m de haut écartées de moins de 2 mètres à la fin du sentier ! On s'y sent bien petit !

Bungle Bungle étant accessible en 4x4 seulement, nous avons eu la chance de rencontrer Robin et Dennis, un charmant couple du New South Whales, qui nous a gentiment offert de nous prendre avec eux pour la visite du parc ! La route n'est pas si mauvaise mais peu confortable à cause de la «planche à laver»; ce sont surtout les 4 cours d'eau qu'il faut franchir qui la rend impraticable pour les véhicules qui ne sont pas surélevés. Leur 4x4 Toyota Prado est le véhicule idéal pour ce genre de route ! Merci à ces nouveaux amis que nous espérons bien recroiser puisque nous suivons la même route !

Darwin et Litchfield National Park




3 au 10 juin 2010
Darwin, la plus grande ville des Territoires du Nord, compte 115 000 habitants originaires de 56 pays. Plusieurs sont venus pour un bref séjour et y sont restés et on se demande un peu pourquoi car la ville, bien que jolie en bord de mer, connaît des étés torrides (jusqu’à 45 C), des pluies torrentielles (400 mm pluie en janvier) et même des cyclones. Le cyclone Tracy qui frappa Darwin vers minuit le soir de Noël 1974 a détruit près de 60% des bâtiments et fait 65 morts en 6 heures !
Nous avions espéré y revoir quelques amis marins en route pour l’Indonésie mais finalement, nous sommes arrivés un peu trop tôt, il aurait fallu les attendre 2 ou 3 semaines, nous avons donc décidé de poursuivre notre route vers la côte ouest vantée par tous les voyageurs pour ses paysages exceptionnels, ses plages fabuleuses et ses eaux cristallines. Après le désert, vivement la mer !
Avant de tourner vers l’ouest, nous nous arrêtons au parc national de Litchfield un peu au sud de Darwin. Plus modeste que Kakadu, ce parc nous a quand même enchantés. Ici, pas de crocodiles, juste des chûtes et des cascades où il fait bon se baigner.
Autre curiosité de Litchfield, ce sont les termitières géantes. Depuis notre arrivée dans les Territoires du Nord, nous en avions vu des centaines bordant les routes mais rien à voir avec celles de Litchfield et des environs qui peuvent atteindre jusqu’à 6 mètres de haut et qui, de plus, sont qualifiées de « magnétiques ». Comme des drapeaux, les termitières sont alignées dans un axe parfait nord-sud pour protéger leurs colonies d’insectes de la chaleur torride de l’été. Il semble que les termites aient vraiment un sens « magnétique » qui leur permet d’aligner correctement la construction de leur maison... quelque soit leur truc, cela fonctionne !
Après une bonne dernière baignade dans les cascades de Litchfield, nous reprenons la route, l’Océan Indien nous attend à 1 800 km à l’ouest !
Petite statistique en passant… nous avons parcouru 14 000 km en 6,5 mois et ce n’est pas fini… !

Kakadu National Park (Northen Territories)

31 mai au 3 juin 2010


Kakadu, à 250 km au sud-est de Darwin, est le plus grand parc national australien. Tout un contraste par rapport au désert que nous venons de quitter. Classé au Patrimoine mondial, c’est un territoire de jungle, de savane et de marécages qui abrite une incroyable variété d’espèces et d’habitats naturels. C’est là que nous avons pu observer pour la première fois les fameux « billabongs » australiens. Il s’agit d’immenses plaines qui sont inondées durant la saison humide (wet season) puis qui s’assèchent durant la saison sèche. Les billabongs tout comme les rivières et ruisseaux environnants abritent donc une multitude d’oiseaux, d’insectes et… de crocodiles ! Eh oui, nous voici au pays des crocodiles ! C’est à Kakadu que le fameux film « Crocodile Dundee » a été tourné en 1986 ! Et pas n’importe quels crocodiles, les plus gros au monde ! Ils peuvent atteindre jusqu’à 5 mètres et peser 140 kg et vivre jusqu’à 70 ans. Dans le parc de Kakadu, on estime leur nombre à 6 000. Ce sont les «salties », crocodiles d’eau salée que l’on retrouve aussi en eau douce. Ils sont agressifs et très dangereux. Pas question de se baigner ni d’approcher des cours d’eau, partout des affiches nous le rappellent. Il y a aussi les « freshies », les crocos d’eau douce, plus petits, 3 m, plus timides et qui, généralement, ne s’attaquent pas à l’homme… mais bon, on n’a pas tenté de vérifier la théorie…

Comme il a beaucoup plu récemment, les niveaux d’eau sont élevés partout ce qui fait en sorte que les crocodiles peuvent encore voyager et atteindre des secteurs où ils sont habituellement absents durant la saison sèche (on les attrape dans des cages et on les relocalise). Donc, plusieurs sentiers sont fermés et aussi des piscines naturelles et gorges où il fait bon se baigner en temps normal. Notre visite de Kakadu sera donc plus rapide que prévu. Nous aurons quand même la possibilité d’accéder à quelques sites naturels, cavernes ou falaises, où on peut admirer d’impressionnantes peintures rupestres aborigènes qui datent de plusieurs milliers d’années, personne ne le sait précisément, mais cette région est habitée depuis plus de 60 000 ans par les aborigènes et on dénombre plus de 7 000 sites de « rock art » dans le parc.

À la sortie du parc de Kakadu, après avoir tellement entendu parler des crocodiles sans en avoir vu vraiment, nous n’avons pas pu résister et nous nous sommes arrêtés à l’attraction touristique locale la plus populaire : les « Jumping crocodiles » ! Vous aurez deviné qu’il s’agit d’une balade en bateau sur une rivière infestée de crocodiles et pour cause… on leur offre au bout d’une longue perche de la belle viande fraîche à tous les jours à condition, bien sûr, qu’ils sautent dans les airs pour l’attraper ! Même si les environnementalistes sont contre l’idée, il faut avouer que c’est un spectacle unique et une opportunité de photo extraordinaire de voir ces grosses bêtes, gueule toute ouverte, s’élancer hors de l’eau !

Katherine Gorge National Park (Northen Territories)

25-30 mai 2010

Katherine est la 3e ville du Territoire (11 000 hab.). Grande bourgade rurale, c'est aussi une plaque tournante du nord de l'Australie. C'est de longue date une ville-étape car le fleuve qui lui a donné son nom est la première source permanente d'eau au nord d'Alice Springs (1200 km). C'est aussi la jonction des 2 grands axes routiers du nord du pays : nord-sud (Darwin-Adelaide) et est-ouest (Cairns-Broome).
Katherine est aussi devenue célèbre pour les australiens quand, en janvier 1998, elle a été submergée par des pluies torentielles, la crue du millénaire ! Des crocodiles nageaient dans les rues !

À proximité, nous avons pu visiter le parc national de Katherine Gorge remarquable par son canyon taillé dans le grès rouge orangé qui s'étire sur une douzaine de kilomètres et comprend 13 gorges séparées par des rapides. Nous y avons fait de belles randonnées pédestres malgré les 35 degrés C qui y sévissaient ! Heureusement, notre camping était doté d'une piscine fort appréciée en fin de journée. Un autre bel arrêt dans ce parc fut «Edith Falls», une très belle chute qui se jette dans une piscine naturelle tout aussi rafraîchissante. Nous nous y sommes arrêtés 3 jours, le temps que la vague de chaleur passe et que la température revienne à la normale de 28-30 C.

Alice Springs (Northen Territories)


Alice Springs, 27 000 habitants, c'est l'oasis dans le désert. Le site est remarquable : cuvette de sable orange, bordée par la chaîne des MacDonnell percée de gorges sculptées par les millénaires et traversée par la Todd River dont on dit qu'un homme est chanceux s'il la voit couler 3 fois dans sa vie ! Eh bien, elle a coulé cette année ! La ville est plus banale, c'est essentiellement une ville de services, on y trouve de tout... ou presque : supermarchés bien garnis, hôpital, hôtels, collèges, casinos, salles de spectacles, centres culturels, panneaux solaires sur les toits, cafés internet, mail piétonnier, jardins tropicaux etc. Le tourisme y est pour beaucoup mais Alice Springs accueille aussi des fonctionnaires et des militaires de la base américano-australienne d'observations des satellites.


Avec ses nombreux points d'eau, le site a toujours été un point de passage et d'échanges importants pour les clans aborigènes de la région. Les Européens y installent une station télégraphique en 1872; puis en 1932, la ligne de chemin de fer qui vient d'Adelaide au sud atteignit Alice Springs. Ce n'est qu'en 2004 toutefois que le train se rendra jusqu'à Darwin tout au nord du pays ! Aujourd'hui, cette ligne qui traverse l'Australie dans son axe nord-sud est appréciée des touristes et on appelle ce train, le «Ghan» en souvenir des caravanes chamelières afghanes qui étaient les seuls moyens de transport dans le désert avant le train et les routes.

Alice Springs, c'est aussi la capitale de «l'Australie noire». Environ 8 000 aborigènes vivent autour d'Alice Springs dans des villages hors de la ville. Ces communautés sont «dry» ; l'alcool y est interdit. En revanche, il est en vente libre à Alice Springs. C'est pourquoi les aborigènes qu'on y rencontre offrent un spectacle plutôt désolant : l'alcoolisme et tout ce qui vient avec... Mais il ne faut pas rester sur cette première impression. On nous dit que les aborigènes d'Alice Springs sont de mieux en mieux intégrés dans la vie de leur région : écoles, administration, galeries d'art, stations de radio et télé et, bien sûr, le tourisme. Nous avons eu l'occasion de discuter avec quelques uns, notamment un «ranger» du parc national et ce fut toujours très intéressant. Ils ont à coeur de préserver leurs coutumes et traditions mais ils sont aussi bien conscients qu'il faut travailler de concert avec les blancs et établir une collaboration durable entre ces deux mondes.

MacDonnell Ranges National Park (Northen Territories)

1er au 14 mai 2010

Nous faisons un court arrêt à Alice Springs question de regarnir le frigo et de faire le plein de diesel et nous voilà repartis vers le MacDonnell Ranges National Park. Nous visiterons Alice Springs au retour des MacDonnell.

L'oasis d'Alice Springs est située dans une vallée qui coupe en deux une formidable barrière de grès rouge s'étirant d'est en ouest sur 400 km de long et quelques kilomètres de large : les MacDonnell Ranges. La chaîne est formée d'une succession de massifs parallèles ondulés de 100 à 600 m de haut. Sculptés par les millénaires, ils sont traversés du nord au sud par de superbes canyons où s'écoulent, pendant la saison des pluies, torrents et cascades. À l'abri des vertigineuses falaises, ces gorges abritent, autour de trous d'eau permanents, une végétation très riche et une faune variée. Les aborigènes y ont localisé de nombreux mythes et nous y découvrons plusieurs sites de peintures rupestres.

On nous le répète encore ici, nous sommes chanceux de voir le désert si vert, il y a eu des pluies exceptionnelles cette année. Un «ranger» nous donne une statistique éloquente : il tombe en moyenne 300 mm de pluie par année dans les MacDonnell. Ils ont reçu récemment un coup d'eau de 200 mm en quelques jours et, à date cette année, ils ont reçu 700 mm de pluie ! Autant de pluie remonte à l'an 2000, 897 mm et auparavant en 1974, 816 mm ! Il nous explique de plus que la vie dans le désert n'est pas rythmée par les saisons mais plutôt par la pluie. Des plantes peuvent rester en dormance pendant des mois, voire des années, en attendant l'eau qui leur permettra de revivre et de se reproduire. Les grands eucalyptus rouges, qui vivent près des cours d'eau et qui ont des racines très profondes pour aller s'alimenter dans les eaux souterraines, se débarrassent de certaines branches pour concentrer leur énergie et survivre; partout, on voit des arbres avec des moignons cicatrisés, résultat de leur auto-amputation. Même les animaux évitent de se reproduire lorsque l'eau est rare, ils attendent des conditions favorables. Certains poissons se creusent un trou dans la boue et attendent le retour de l'eau. Ainsi, après une pluie, il ne faut pas plus que 3 heures à certaines plantes pour reverdir, d'autres prendrons quelques jours mais chose certaine, c'est une explosion de vie qui apparaît dans le désert après la pluie et c'est ce que nous avons eu la chance d'observer !

Pour nous, en plus de jouir de paysages exceptionnels, cette quantité d'eau a ajouté quelques imprévus à notre découverte du désert : ici, c'est une route inondée qu'il faut sonder pour voir si elle est passable, là, une section de sentier qui est devenue un lac, on a le choix, se mouiller ou grimper dans la falaise pour poursuivre, ailleurs, une belle plage au bord d'un étang où il fait bon se baigner et se faire dorer au soleil !


Autre surprise... les écarts de température; bien sûr nous sommes en automne et loin des 450C qui sévissent ici en été; le jour, il fait entre 23 et 280C mais les nuits peuvent être très froides, 4-60C, heureusement nous avons du chauffage dans notre motorisé !

Enfin, nous avons pu observer le kangourou rouge, typique des Territoires du Nord, le plus grand marsupial au monde ! Quel bel animal !

Kings Canyon National Park (Northen Territories)

1er au 3 mai 2010

Un peu au nord d'Uluru, la grosse roche rouge, Kings Canyon, avec ses falaises orange et verticales de 100 m de haut, nous en met plein la vue. Le crochet de 350 km en valait vraiment la peine tel qu'on nous l'avait promis !

Une belle rando de 4 hres en boucle sur la crête du canyon nous offre des panoramas spectaculaires ! À mi-chemin, on descend et traverse le ruisseau qui a creusé le canyon à un endroit appelé «Jardin d'Eden», une petite poche de verdure qui abrite une piscine naturelle (plutôt fraîche !). Comme les jours précédents, le ciel est plein bleu, pas un nuage en vue, une température magnifique de 28 C avec une petite brise qui rend le tout très agréable ! Ces rochers et cette terre orange nous émerveillent encore et ce n'est pas fini semble-t-il... le photographe Réal ajoute plusieurs dizaines (centaines !) de photos à sa collection chaque jour... à chaque détour, un nouvel angle, une autre belle photo !

Uluru (Ayers Rock) et Kata Tjuta (Olgas) National Park (Northen Territories)

28 au 30 avril 2010

Bienvenue dans les Territoires du Nord !


Véritable emblème de l'Australie, Uluru (Ayers Rock), la grosse roche rouge, mesure 3,6 km de long et s'élève à 348 m au dessus du plateau sablonneux et désertique qui la supporte. De plus, on estime que la partie visible ne représente que le tiers de sa masse.Sur la route du nord, vers Alice Springs et Darwin, il faut faire un crochet de 500km (aller-retour) vers l'ouest pour aller la voir mais le détour en vaut amplement la peine. Évidemment, comme tout le monde, nous avions vu des photos d'Uluru, nous nous attendions donc bien à voir une grosse roche rouge mais nous ne soupçonnions pas tant de beautés dans sa forme et dans ses couleurs.

L'un des plus beaux sites naturels au monde, ce parc nous offre bien plus qu'Uluru. En effet, à 30 km d'Uluru les monts Olga (Kata Tjuta) sont tout aussi impressionnants. Toute cette zone revêt une profonde signification culturelle pour les aborigènes de la région, les Anangu. Les Anangu sont les propriétaires officiels du parc qu'ils louent à Parks Australia et qu'ils administrent conjointement avec les «blancs».


Uluru abrite plusieurs sites sacrés pour les Anangu; on nous permet d'en faire le tour à pied et en véhicule (10 km) mais à certains endroits les photos sont interdites... pour le plus grand malheur du photographe Réal qui a quand même réussi à en prendre 276 clichés, sans compter les vidéos ! De même, on nous demande de ne pas gravir Uluru, par respect pour les croyances aborigènes... ce qui fut fait, mais à contrecoeur, avouons le...

Le paysage d'Uluru change de façon spectaculaire avec la lumière. L'après-midi, la roche prend des tons ocre-brun striés et piquetés par les ombres et, au crépuscule, elle devient rouge éclatant puis passe par toute une gamme de rouges de plus en plus profonds avant de virer au noir. En prime, avec notre chance habituelle, nous avons eu droit à un lever de lune alors que le soleil se couchait sur Uluru !!! Évidemment, nous avons aussi assisté au lever du soleil sur Uluru, des journées bien remplies quoi ! Notre bonne étoile nous a aussi permis de voir la végétation du désert exceptionnellement verte ! Il y a environ un mois, comme nous l'avions mentionné dans les Flinders, il y a eu dans tout le centre du pays beaucoup de pluie, chose très rare. Le désert s'est recouvert d'un manteau vert, les fleurs ont jailli en masse du sol rouge, quel spectacle !

Kata Tjuta (Olgas) n'a rien à envier à sa voisine Uluru. Plus haut de 200 m, cet étonnant regroupement de rochers arrondis forme de petites vallées et gorges absolument magnifiques. La pierre est différente... alors qu'Uluru semblait recouvert d'une écorce relativement lisse, les Olgas semblent avoir attrapé la picotte ! C'est un conglomérat de petits cailloux, de roches, de sable et de boue calcifiés sur des millions d'années. C'est vrai que dans ce parc, on ne parle pas beaucoup de géologie, l'accent est plutôt mis sur les croyances aborigènes selon lesquelles ce sont leurs ancêtres qui auraient façonné ce paysage grâce à leurs pouvoirs magiques... Quand on y pense bien, ça ressemble un peu à un Dieu créateur...

Et nous allions oublier de vous parler des... dromadaires ! Nous savions bien qu'il y avait des kangourous en Australie mais on ne s'attendait pas à voir des dromadaires sauvages dans le désert... ! D'origine afghane, ils avaient été amenés en Australie pour être utilisés comme moyen de transport dans le désert avant la route et le chemin de fer. Ces animaux, abandonnés à leur sort avec le développement des transports, sont aujourd'hui 30 000 à vivre dans le désert en toute liberté. Peu farouches, on a pu les approcher à moins de 30 m quoiqu'ils ont la réputation d'être désagréables à l'occasion. Encore une autre belle surprise de voyage !

Coober Pedy et le Breakaways Reserve


Les Breakaways, près de Coober Peddy (South Australia)
24-25 avril 2010

À peu près à mi-chemin entre Port Augusta (535 km) sur le bord de la mer au sud et Alice Springs au centre du pays (700 km) , Coober Pedy, 3500 habitants, est la capitale australienne, sinon mondiale, de l'opale. La découverte de cette pierre précieuse en 1915 a attiré des chercheurs du monde entier; on y dénombre plus de 40 nationalités. S'il arrive de temps à autre que quelqu'un fasse fortune, la plupart des mineurs creusent pendant des dizaines d'années pour un maigre profit. On compte plus de 250 000 puits de mine en ville et dans les alentours. On ne pourrait qualifier la ville de séduisante. On se croirait plutôt dans un autre monde, à tel point que la ville a servi de décor au tournage de plusieurs films de science-fiction.

Le nom de Coober Pedy vient d'une expression aborigène qui signifie «terrier de l'homme blanc», ce qui témoigne parfaitement de la réalité. En effet, la moitié de la population vit dans des habitations troglodytiques afin de se protéger de la rigueur du climat. En été, la température peut grimper jusqu'à 500C et en hiver les nuits sont terriblement froides. Dans les «dugouts» ou maisons souterraines, la température est constante à 250C , ce qui les rend très confortables. Ainsi, en ville, on voit souvent une façade seulement avec un abri d'auto rudimentaire et une porte incrustée dans la montagne. Sur le sommet des petites collines, seuls les tuyaux de ventilation, les antennes télé et les réservoirs d'eau témoignent de la présence d'une vie souterraine. Les habitants nous vantent les mérites de leur maison souterraine : fraîcheur à l'année, coût de construction moindre, absence de bruit et intimité. Il est aussi très facile d'agrandir sa demeure... en quelques heures seulement, une foreuse peut vous creuser une pièce et, par la même occasion, peut-être découvrir un filon d'opale qui vous rendra millionnaire ! Attention toutefois de ne pas se retrouver dans la chambre à coucher du voisin ! Le seul désavantage : aucune lumière naturelle, c'est l'obscurité totale à l'intérieur.

Ce sont les soldats qui, à la fin de la Première Guerre mondiale, ont émigré en masse à Coober Pedy en quête de fortune et qui étaient habitués à creuser des tranchées qui ont initié ce type d'habitation. La plupart du temps sans femme ni enfant, il était aussi plus pratique pour eux d'avoir une pièce attenante à leur mine pour dormir et manger. Enfin, un autre témoignage de l'isolement de Coober Pedy...ce n'est qu'en 1960 que cette communauté a eu droit à sa première école !

Pour nous, la richesse de Coober Pedy ne réside pas seulement dans ses opales, qui sont par ailleurs très belles, mais aussi dans ses collines environnantes, les Breakaways. une région de mesas et d'escarpements colorés que nous avons eu la chance de voir au coucher et au lever du soleil. WOW ! Qué color ! Tous les tons de jaune, d'orange et de pourpre s'y côtoient pour nous offrir des tableaux spectaculaires au beau milieu désert. Un autre coup de coeur pour nous !

Pour s'y rendre, il faut passer par l'étrange «Moon Plain», de la poussière de roche noire qui brille au soleil, on se croit vraiment sur la lune ! Un peu plus loin, on longe la «Back Fence», la clôture anti-dingo qui s'étire sur 5 600 km à-travers trois états, le Queensland, le New South Whales et South Australia. Cette clôture de 2 m de haut a été construite par les propriétaires de ranch pour protéger les immenses troupeaux de moutons du sud du pays des méchants dingos (chiens sauvages) du nord. Ces derniers ont en effet la réputation d'être féroces et de tuer par pur plaisir. La clôture avait aussi pour objectif d'empêcher les lièvres de venir brouter le maigre pâturage des troupeaux de moutons et vaches.

Coober Pedy et les Breakaways... quelle belle surprise de voyage  ! Nous y avons découvert des curiosités et des beautés exceptionnelles au milieu du désert !